Après la seconde guerre mondiale, un puissant mouvement de renouveau des pratiques d’interprétation des musiques anciennes se répand en Europe. À la suite de la redécouverte de répertoires « anciens » (ensuite plus précisément qualifiés de « médiévaux », « Renaissance » ou « baroques ») accompagnée de recherches organologiques, une nouvelle génération de musiciens s’intéresse plus attentivement aux sources originales et aux pratiques musicales « historiquement informées ». Toutefois, comme le reflète le livre de Harry Haskell , la situation singulière de la France reste encore peu étudiée. Si la question de la formation émerge comme l’un de ses points faibles, plusieurs interprètes et musicologues, parmi lesquels on peut citer par exemple Antoine Geoffroy Dechaume (auteur des ‘Secrets’ de la musique ancienne publiés en 1964), Charles Ravier ou Jean-Claude Malgoire, participent à ces recherches de nouveaux modes d’interprétation, tandis que la radio accompagne le mouvement et que les maisons de disques créent un marché de la musique ancienne.
Ce colloque donnera la parole tant à des musiciens témoins de la période, à des facteurs d’instruments, qu’à des musicologues ayant plus récemment étudié le mouvement avec davantage de distance historique. Lors des différentes sessions pourront être abordées notamment la question de la formation (stages, écoles et conservatoires, enseignants, classes d’interprétation), l’institutionnalisation progressive de la « musique ancienne » et la professionnalisation de ses interprètes ; les grandes figures d’interprètes en France (chanteurs, instrumentistes) ; le cas de la voix de haute-contre ; la figure d’Antoine Geoffroy-Dechaume (1905-2000), la réception en France de son livre, son action pédagogique, son héritage aujourd’hui ; les questions d’organologie, les usages discographiques ; les festivals pionniers comme celui de Saintes (1971), les lieux patrimoniaux qui leurs sont associés ; l’importance des orgues ; la programmation et la distinction progressive du répertoire ancien par période (médiévale, Renaissance, baroque) ; les labels et les enregistrements discographiques ; le marché de la musique ancienne, les disques-événements et de référence ; le rôle de la radio et des émissions phares ; la situation française par rapport à celle des pays voisins et étrangers.
Un concert illustrant le colloque, ainsi qu’une table ronde réunissant musiciens, musicologues et luthiers, permettront une ouverture de l’événement au grand public.
Voir le texte complet et les détails de l'appel dans le pdf joint.