Bernard Lortat-Jacob a découvert des chants berbères auprès de Gilbert Rouget au milieu des années 1960. Après plusieurs missions en pays Ayt Mgun (groupe berbère du Haut-Atlas central) et la rédaction d’une thèse de 3e cycle, l’auteur a synthétisé les connaissances qu’il a réunies sur la pratique musicale de ce groupe dans cette monographie très complète, comprenant transcriptions, photos et un enregistrement livré sur disque 33 tours souple.
La musique des Ayt Mgun est une activité collective. Elle « n’est en aucune façon un art individuel ni un art d’agrément, mais répond à une conduite hautement socialisée. On ne saurait faire de musique sans entrer dans un jeu où les décisions relèvent du groupe et que, de ce fait, on ne peut appeler autrement que politique. Qui va-t-on inviter, et pour quoi ? Qui va chanter, et pour qui ? Que va-t-on chanter, et pour quoi ? Que peut-on faire sans choquer personne et que faut-il faire pour occuper tout le monde plusieurs soirs avec de la musique ? Comment danser sans bouleverser l’ordre social, sans mettre en cause la pudeur des hommes ni, surtout, celle des femmes ? Voici les principales questions que l’on se pose à l’entrée de chaque fête, avant que la musique ne commence, et auxquelles on est tenu de répondre par un choix collectif. » En effet, l’activité musicale est liée à la période de fêtes de l’été, après que la récolte a été faite, et avant que le froid de l’hiver ne paralyse les communications entre villages.
Paris : SFM, 1980. 154 p. ISBN 978-2-85357-029-9 - 23,50 € TTC